Communication du ministère de l'environnement


Le bruit des transports terrestres: Ce que prévoient les textes de lois.

Les dispositions de la loi n 92-1444 du 31 décembre 1992 relative à la lutte contre le bruit et de ses textes d'application ont pour but :

Ces obligations nouvelles visent à la fois le maître d'ouvrage des travaux d'aménagement, les pouvoirs publics, et les constructeurs.

Obligations incombant au maître d'ouvrage

Le maître d'ouvrage d'une route de statut national, départemental ou communal, ou d'une voie ferrée doit, de manière générale, prendre en compte les nuisances sonores, diurnes ou nocturnes, dans le projet d'aménagement. Cette obligation s'étend à la conception, l'étude et la réalisation des infrastructures de transport terrestre. Toutefois, il n'est pas tenu de prendre ces mesures à l'égard des bâtiments voisins dans certaines hypothèses et, notamment, lorsque la construction de ces bâtiments a été autorisée après la date d'ouverture de l'enquête publique relative au projet, ou après l'inscription du projet en emplacement réservé dans le Plan d'Occupation des Sols (POS) (règle de l'antériorité).
L'obligation de prise en compte est applicable aux infrastructures nouvelles ainsi qu'aux transformations significatives d'infrastructures existantes.
Le décret n 95-22 du 9 janvier 1995 indique qu'une transformation significative est constituée par des travaux qui élèvent de plus de 2 décibels (A) à terme la gêne sonore à l'égard des riverains par rapport à la situation sans travaux.

A l'inverse, ne constituent pas une modification ou une transformation significative : les travaux d'entretien, de réparation ou de renforcement des chaussées en ce qui concerne les voies routières.
Ce texte étant également applicable aux transports guidés (chemins de fer, tramway...), il est précisé que les travaux d'électrification ne constituent pas une transformation significative de ces infrastructures.
Les obligations du maître d'ouvrage de l'infrastructure consistent à faire en sorte de limiter les nuisances sonores en deçà des valeurs seuils fixées par la réglementation. L'arrêté du 5 mai 1995 relatif au bruit routier fixe les valeurs administratives en façade des habitations, des bâtiments d'enseignement, des bâtiments de soins et de certains bureaux. Si ces seuils sont dépassés, le maître d'ouvrage doit réaliser des protections qui peuvent être soit des écrans ou des buttes de terre, soit des isolations de façade.

Le maître d'ouvrage est également tenu à certaines obligations en matière de chantiers ; il doit ainsi faire parvenir aux préfets et aux maires des départements et communes concernés toutes informations relatives au chantier et notamment les nuisances sonores attendues ainsi que les mesures prises pour les limiter.
Cette obligation doit être remplie au moins un mois avant le démarrage du chantier.
En ce qui concerne enfin l'étude d'impact comprise dans le dossier d'enquête préalable à la Déclaration d'Utilité Publique, le maître d'ouvrage doit y préciser les hypothèses de trafic et de conditions de circulations retenues, afin de déterminer les nuisances sonores potentielles de l'infrastructure. A cela doit répondre le descriptif des méthodes de calcul utilisées et des mesures de protection retenues permettant de lutter contre ces nuisances.

Obligations incombant au préfet

La loi relative à la lutte contre le bruit fait également peser des obligations sur le préfet.
Dans chaque département, celui-ci est tenu en effet de recenser et de classer les infrastructures de transports terrestres existantes ou projetées en fonction de leurs caractéristiques sonores et du trafic.
Ce classement porte sur les infrastructures d'une certaines importance (article 2 du décret n 95-21 du 9 janvier 1995). Un arrêté du 30 mai 1996 fixe cinq catégories dans lesquelles sont classées les infrastructures en fonction de leur niveau sonore diurne et nocturne.
Sur la base de ce classement, le préfet détermine, après consultation des communes, les secteurs situés au voisinage des infrastructures qui sont affectés par le bruit, les niveaux de nuisances sonores à prendre en compte pour la construction de bâtiments et les prescriptions techniques de nature à les réduire.
Le maître d'ouvrage des bâtiments à construire dans ces secteurs devra respecter une valeur d'isolement minimale pou protéger les futurs habitants des nuisances sonores.

 

Nécessité d'un "rattrapage"

Parallèlement à cette action réglementaire de prévention, il convenait de développer des opérations de rattrapage. C'est ce qui a été fait en 1993, dans le cadre du plan de relance concernant en particulier la réhabilitation des quartiers en difficulté, avec 365 millions de francs consacrés à la résorption des points noirs au moyen de 46 opérations pilotées par les ministères de l'environnement et de l'équipement.
L'article 15 de la loi relative à la lutte contre le bruit a également prévu la publication d'un rapport sur l'état des nuisances résultant du transport routier et ferroviaire. Cette disposition a fait l'objet, en 1995, du rapport de M. Bernard Serrou, député, relatif à la protection des riverains contre le bruit des transports terrestres qui précise les moyens devant être mis en oeuvre pour résorber les " points noirs " (zones très affectées par le bruit), dans un délai de 10 ans. Il existe aujourd'hui, le long des routes nationales, 250 000 logements à traiter d'urgence, pour un coût estimé à 9 milliards de francs.

 

Textes

 

Ce que vous devez faire

Attention ! En tant que maître d'ouvrage des routes communales et des lignes de transport en commun, appliquer l'arrêté du 5 mai 1995 .
Si la procédure de classement des infrastructures de transports terrestres est en définitive entre les mains du préfet, le recensement et le classement des infrastructures ainsi que les prescriptions arrêtées sont tenus à la disposition du public dans les mairies des communes concernées et font l'objet d'un affichage pendant une durée d'un mois.
Il appartient donc au maire de faire procéder et de veiller à la régularité de la mise à disposition et de l'affichage en mairie en indiquant o ces documents peuvent être consultés.
Surtout, conformément aux dispositions de la loi de 1992 (article 13), les secteurs déterminés par les préfets et les prescriptions qui s'y rapportent doivent être reportés dans les POS des communes concernées.

 

Deux principes à respecter :

 

Ce que vous pouvez faire

La loi relative à la lutte contre le bruit prévoit notamment qu'une commune peut, à son initiative, proposer au préfet un projet de classement des infrastructures de transports terrestres portant sur tout ou partie de son territoire.
Le maire peut, en plus de ce que lui impose le classement, déterminer des secteurs dans le règlement du POS dans lesquels est interdite la construction de bâtiments sensibles (écoles, crèches, hôpitaux).
A l'occasion du classement et du recensement des infrastructures de transport, le maire peut également faire procéder à l'établissement d'une cartographie spécifique, axée sur les zones de bruit du territoire communal. Il y a tout intérêt compte tenu des avantages qui s'attachent à une telle action s'agissant notamment du rattrapage des points noirs ou de la maîtrise de l'aménagement.
Enfin, de manière générale, il peut veiller à renforcer le volet " bruit " dans le cadre de l'élaboration de la mise en place ou de la révision d'une charte municipale pour l'environnement.